DE MOISSAC A PAMPELUNE

En 2012 au printemps : retour dans le Tarn et Garonne (82) à Moissac pour reprendre mon Chemin.

Au départ de Moissac, le tracé du Chemin s’infléchit radicalement au sud-ouest. Je vais randonner sur 4 départements en 12 jours. C’est fou comme ces petits détails ont leur importance lorsque l’on est piéton.

Comme la chasse aux grammes superflus dans le sac à dos particulièrement sur les étapes de montagne à venir.

 

Que deux jours de marche et je suis déjà dans le Gers (32). Il faut bien reconnaitre qu’il y a des sites magnifiques à visiter ou à photographier. Cette région est un berceau de l’Histoire.

Par ailleurs, le Gers est connu pour ses merveilleux produits régionaux. En passant, dans les villages comme celui d’Eauze (Elusa en latin) je suis motivée par l’économie du poids de la nourriture et par les odeurs, je m’arrête pour une pause gastronomique aux prix tout à fait raisonnables.

 

Cinq jours plus tard, entrée dans les Landes (40) à Aire sur l’Adour mais le lendemain on arrive déjà dans les Pyrénées Atlantiques (64). Comme son nom l’indique, les reliefs s’accentuent progressivement : on se rapproche des montagnes mais aussi de la Frontière avec l’Espagne. Témoignages défensifs avec les vestiges de la première forteresse défendant l'accès à Navarrenx bâtie avant 1289 : il s'agit de la Casterasse dont il ne persiste que des pierres en dehors des remparts actuels. Ce village est une étape importante sur la voie du Puy au carrefour des chemins conduisant au col du Somport à l'Est et de Roncevaux à l'Ouest.

 

Il me faut malheureusement déjà rentrer. Je garde en mémoire la qualité des professionnels : les restaurateurs dont je reconnais l’empathie lorsque trempée ils vous offrent de faire sécher votre vêtement près de la chaudière ou lorsqu’ils proposent une assiette de garbure à 15h00, idem pour les hébergeurs qui accueillent chaleureusement. Les échanges entre pèlerins : des astuces de marcheurs, le partage d’un casse-croute, un mot d’encouragement mais les belles rencontres lors de la veillée lors desquelles nous partons dans des discussions interminables.

 

è Cette chaleur humaine me manque. Aussi, je décide de consacrer plus de jours à cette aventure et je prévois de repartir à l’automne.

 

Fin septembre, me voici de nouveau dans le sud-ouest de la France. En trois jours, j’arrive à Saint Jean Pied de Port, une autre ville fortifiée où l’on entre par la porte de France. Le Pays basque est une région envoutante aux origines mystérieuses et sa langue à nulle autre pareille.

Pour mon ascension des Pyrénées vers Roncevaux, les prévisions météo sont favorables : un vent fort mais un beau ciel bleu. Il est très important de partir avec de bonnes conditions météo car cette étape est assez difficile, longue mais surtout physique.  Ne pas négliger le fait que l’on marche en montagne et que le col du Lepoeder se trouve à 1.429 m d’altitude (dénivelés : Positif 1.240 m - Négatif 469 m). J’ai vécu cette journée comme une quête : la quête de la récompense suprême. A la vérité, on passe la Frontière, c’est la dernière étape de la partie française du Chemin et on atteint le point de départ du Camino Frances : Roncevaux.

 

Lorsque j’arrive enfin à Roncevaux, le ciel est sombre et il pleut. Heureusement, un lit m’attend dans un dortoir de la Collégiale. Tout est bien organisé : un accueil multilingues, de grandes infrastructures propres et modernes.

Evidemment, je n’ai pas de duvet puisqu’en France tous les hébergements ont des couettes ou a minima des couvertures. Je peux en acheter un sur place mais ce sera 750 /800 grammes de plus dans mon sac à porter tous les jours. En contrepartie, c’est l’assurance d’une bonne nuit au chaud.

Plus que deux jours de marche que de la descente. Beaucoup pensent que c’est mieux, moins fatiguant et bien ce n’est pas vrai pour tout le monde ! L’arrivée à Pampelune est interminable, plusieurs kilomètres à travers Burlada… et enfin la très belle cité de Navarre. Un régal pour les yeux : la cathédrale Sainte Marie, des églises, des places dont la Plaza del Castillo.