AVANT PROPOS

 

Fin 2009, début 2010, je me suis rendue compte que ma vie était vide de sens. Un fils grandissant qui n’avait plus autant besoin de moi, toujours pas d’homme à mes côtés et un travail prenant me laissant peu de temps de loisirs.

J’avais besoin de faire le point. J’aurai pu partir dans un Club au soleil, seule pour mieux réfléchir mais j’ai ressenti l’appel du Chemin.

C’était comme une évidence je devais tenter ce pèlerinage vers Saint Jacques de Compostelle dont tout le monde parlait et me rendre compte de ce que cela « m’apporterait ».

Pendant quelques mois, je me suis documentée pour choisir un itinéraire (Via Podiensis), j’ai rassemblé le matériel quelques fois emprunté (sac à dos, lampe frontale, couverts de camping) et pour finir j’ai arrêté la date du départ.

Mon premier jour de marche serait le jour de la fête Dieu : 6 juin 2010 après la bénédiction des pèlerins dans la Cathédrale du Puy en Velay.

Bonne randonneuse mais randonneuse du dimanche quand même, je ne savais pas si je serais capable de marcher plusieurs jours de suite avec toutes mes affaires sur le dos.....

 

Le premier jour, on est en forme et galvanisée par l’idée de partir.

C’est le troisième jour le plus difficile parce que le corps se manifeste, il réagit à l’effort qu’on lui demande : mon conseil prévoir une petite étape (si possible).

Ecouter son corps et en prendre soin : s’hydrater de l’intérieur comme de l’extérieur, manger varié, ne pas hésiter à faire des pauses détente.

 

En rentrant de mes 10 jours de marche, j’avais perdu 2 kilos mais je m’étais surtout allégée d’un poids sur ma poitrine. Je voyais le monde sous un jour différent. Toutes les histoires des autres pèlerins résonnaient dans ma tête, en partant nous voulions tous que quelque chose change dans notre vie.

Ces 10 jours n’ont pas été suffisants, il fallait que je reparte.

 

LE DEBUT DU PELERINAGE

 

Départ de la Cathédrale du Puy en Velay au matin du 6 juin 2010 où je viens de récupérer ma créanciale. J'ai bien sur quelques doutes puisque je me mets en route pour 1.575 km.

La sortie de la Cathédrale par l'escalier creusé à même le sol nous donne l'impression de survoler la ville.
Et c'est parti pour une randonnée de 20 de km jusqu'à Saint Privat d'Allier. Tout le monde se côtoie dans une bonne ambiance, jeunes, moins jeunes, couples, familles, petits groupes d'amis et beaucoup de solitaires.

Je suis galvanisée par cette "aventure" humaine mais assez vite malgré un peu d'entraînement mon sac à dos pèse sur mon dos, la pente devient de plus en plus raide.

 

Par confort, mon premier hébergement sera une petite auberge avec formule 1/2 pension. Par la suite, je vais pouvoir tester d'autres types d'hébergement ou d'accueil : chambres d'hôtes, chambres chez des hospitaliers, gites d'étapes communaux, haltes religieuses et même camping.
Autant de possibilités que d'opportunités de faire des rencontres ou de nouer des amitiés. 

Trois jours de montée en passant par le pays de la bête du Gévaudan pour atteindre le plateau de l'Aubrac. Un tapis de d'herbe d'un vert féérique parsemé de fleurs sauvages et de rochers gris : un paysage quasi Irlandais.

Tout le monde dit que cette partie est la plus belle. Je pense que c'est surtout la plus sauvage et qu'après quelques jours le pèlerin est plongé dans une sorte de transe. Le corps fournit un effort répété et permet à l'esprit de se libérer. Plus de contraintes du quotidien : tout est simple. Les sens s'éveillent, j'étais plus sensible aux paysages, aux odeurs, etc. ... je me suis sentie en communion avec la nature.

 

Après l'Aubrac, on arrive en Aveyron où les petites villes conservent des superbes vestiges du Pèlerinage. Dans les villes historiques et dans les zones rurales, l'accueil est chaleureux. Il y a même un certain respect pour ma démarche. Espalion est l'une de ces villes.

 

La dernière étape sera Conques.