LAURENT WAUQUIEZ, LE CONQUERANT DU MONT MEZENC

Il n’y a aucun doute, Laurent Wauquiez sera le futur président des Républicains…. Son avance est plutôt confortable dans les sondages (+de 70 % d’intentions de vote) ou il n’a face à lui plus que deux concurrents qui n’ont pas la même notoriété que lui (Gael de Malan, Florence Portelli) ….

A 42 ans, ce grand jeune homme aux cheveux déjà blancs est quelqu’un de pressé….

Peu habitué à l’échec : il n’en a jamais eu à titre personnel (conquêtes électorales, de la députation à la présidence de région), son objectif est clair : reprendre la main sur un mouvement qui était promu à prendre le pouvoir en 2017 et qui s’est retrouvé privé d’un second tour pour les raisons que l’on connait, pour être condamné à être « une force d’opposition » avec les nuances que l’on devine également……

Il entend incarner une droite « décomplexée », droite dans ses bottes, se présentant comme le chantre du Ni-ni, on lui reproche souvent de ne pas avoir appelé à voter Emmanuel Macron.

Il fustige une certaine élite, bien qu’il en fasse partie : son cursus de premier de la classe parle pour lui : Normale Sup, Sciences po et enfin l’ENA, dont il sort major de sa promotion.

 Il a bien « la carte » pour mener tranquillement une carrière politique sans se soucier des lendemains qui peuvent déchanter.

On le connait sans le connaître, se rappelle-on qu’il a commencé « Centriste », repéré par l’ancien ministre Jacques Barrot dont il devient le collaborateur sur ses terres de Haute-Loire, à Yssingeaux. Il lui succède d’ailleurs comme député lorsque celui-ci est nommé Commissaire Européen ?

Il n’a alors que 29 ans, il devient en 2008, maire du Puy-en-Velay qu’il reprend à la Gauche. Secrétaire d’état de Nicolas Sarkozy, il devient porte-parole du Gouvernement puis ministre des Affaires européennes.

Il se découvre « réac » pour mieux exister…Reniant peu à peu ses racines « UDF », ce promoteur de de la « Droite sociale » se rapproche de Patrick Buisson, directeur de la Chaine Histoire et ex conseiller funeste de Nicolas Sarkozy (« le siphonage » des voix FN vers l’UMP)

L’ancien maire du Puy en Velay sait qu’il doit résoudre une équation politique avec plusieurs inconnues :

La première concerne son propre camp : morcelé en plusieurs tendances : constructive (macron-compatible), médiane (Macron éventuellement), intransigeante (la sienne) ou poreuse (l’alliance éventuelle avec le FN)

La deuxième sur le « coup de mou » du front national depuis la présidentielle et le départ de Philippot.

La troisième sur  une partie non négligeable de son électorat qui approuve les mesures gouvernementales….

La quatrième réside dans sa capacité à jour sur la déliquescence de la gauche qui n’est plus l’adversaire principal.

 

En outre, Il sait que la droite souffre d’un leadership après l’émination des Sarkozy, Fillon et Juppé, et qu’elle n’arrive pas à être une force d’opposition conséquente, malgré son socle électoral important (héritages des dernières victoires : municipales, régionales, départementales et sénatoriales).

Inquiétant ses compagnons d’armes par ses prises de positions tranchées, il semble très populaire les   militants qui voit en lui un leader représentant « une droite vraiment à droite » comme l’était une « gauche vraiment à gauche » durant toute une grande partie de la Vème République. Il est claire qu’une opposition systématique n’intéresse plus l’électeur moyen qui souhaite des résultats  plus que des slogans ou une diatribe à l'encontre du pouvoir en place….

On le devine, il gagnera la présidence des Républicains mais sa route restera semée d’embûches s’il ne clarifie pas plus sa ligne politique : un plus grand pragmatisme, le renforcement d’une alliance avec le Centre mais surtout pas une mortifère connivence avec le parti de Marine le Pen qui déboucherait sur une impasse politique aux conséquences dramatiques pour le mouvement….

François Mitterrand faisait un pèlerinage chaque année à la « Roche de Solutré », Laurent Wauquier lui a choisi « Le Mont Mézenc » au coeur de sa région d’adoption. C’est bien connu, la marche est le meilleur élixir pour la conquête du pouvoir, car le corps et l’esprit s’y mêle….

Mais la pente demeure raide dans un climat politique aussi brouillé.

 

Publié le 29/10/2017