MOI FRANCOIS H, EX-PRESIDENT INCOMPRIS.....
Je m’appelle François H, j’ai 63 ans, je suis un paisible retraité depuis peu. Je préfère rester anonyme, simple indice, mon nom de famille évoque une province des Pays-Bas.
Il y a un peu plus de trois mois, j’étais encore à la tête de la cinquième puissance économique mondiale. Je l’avoue, ce travail n’était pas simple et en plus, ça a duré cinq ans. C’était une forme de CDD que j’ai décidé de ne pas le renouveler…Une première sous la Vème République…
Bon, c’est vrai, au départ, ce n’est pas forcément moi qui était prévu pour le job. On avait en effet évoqué auparavant un favori pour le poste, un certain Dominique, qui occupait une fonction de « trésorier » des nations du monde, je crois que c’était à New York mais il est soupçonné d’avoir été victime de ses vieux démons, ce qu’on appelle de péché de chair…. On en a beaucoup parlé à la télé.
Bien que « patron » d’un parti politique (qui représente une rose) pendant 10 ans, j’ai approché de près les sommets du pouvoir, mais je ne suis pas devenu ministre. Ça m’a un peu handicapé pour le poste suprême par la suite… En plus, je vous l’avoue, on m’a souvent sous-estimé, voire affublé de sobriquets peu flatteurs : fraise des bois, flamby, guimauve le conquérant….
J’ai pourtant fait de bonnes études : HEC, Sciences Po, l’ENA. Bref un cursus qui ignore le chômage et qui permet de faire de la politique tout le temps….
C’est d’ailleurs à l’ENA (Promo Voltaire) que j’ai rencontré la belle Ségolène. On a si bien sympathisé que je lui ai fait 4 enfants. Elle a fait de la politique comme moi, s’est même présentée à la Présidence contre Nicolas…. Plus tard, elle a bossé avec moi, comme ministre…Tout comme Michel, celui qui porte le nom d’un arbre de noël qui était également en classe avec nous
Mais revenons à nos moutons. Mon père Georges, était ORL, il possédait une clinique réputée à Rouen, mais on a déménagé en 1968 pour Neuilly sur Seine. La peur de la chienlit ?
Mon géniteur qui vit toujours était un homme proche de l’extrême droite, même qu’il s’est présenté aux municipales au début des années 60. Pas comme ma mère, Nicole, qui comme moi, avait la « tripe » à gauche….
Mon bahut, c’était le lycée Pasteur, là où sévissait une future bande de « bronzés ». J’en ai connu un à Sciences Po, je crois qu’il s’appelait Christian et qu’il est devenu par la suite, acteur à succès. Moi qui aime bien les petites blagues, son nom de famille rappelait AZERTY ou QWERTY.
Mais moi, ce n’est pas le show-biz qui m’intéressait mais déjà la politique, je ne voulais pas croupir dans un cabinet ministériel quand la gauche est arrivée au pouvoir après 25 ans d’absence, je voulais aller sur le terrain, j’ai décidé d’affronter le Grand Jacques dans son fief de Corrèze. Le grand Jacques, il était plutôt indéboulonnable, d’ailleurs je l’avoue, j’ai pris une raclée mais je me suis accroché et j’ai fini par m’enraciner dans un lieu qui au départ m’était hostile. D’ailleurs, pour l’anecdote, Jacques et moi, on a fini par faire le même boulot : on est tous les deux devenus président de la République…
Bref, j’ai été choisi à sa place pour essayer de déboulonner le petit Nicolas, mon prédécesseur, qui a été maire de Neuilly, comme quoi, le monde est petit.
Je ne l’aimais pas trop ce Nicolas, même si je le connaissais depuis longtemps. Pour info, c’est le grand copain de Christian, mon ex-pote cité plus haut
J’ai fait un débat avec lui à la télé. Il pensait ne faire de moi qu’une bouchée mais en fait, c’est moi qui l’ai torpillé……
J’étais inspiré, j’ai inventé une formule « Moi président » suivi d’un nombre infini de mesures à prendre au cas où je serais élu. Ce qui a fini pas être le cas….
Certes, je n’ai pas forcément tenu toutes mes promesses, comme tous les autres d’ailleurs.
J’ai quand même fait ma réforme-phare : « le mariage pour tous ». Je ne vous cache pas que ça a provoqué pas mal de manifs. Mais c’était surtout les père-la-pudeur et tous les réacs qui ont défilé pour protester……
Je concède que j’avais voulu une « république irréprochable » mais que j’ai été un peu contrarié dans mes projets par un de mes jokers, Jérôme, un ancien chirurgien, qui a truandé allègrement le fisc alors qu’il était censé chasser les fraudeurs. Je ne vous parle pas de l’ambiance, après….
Ce qui m’a encore plus « plombé », c’était ma lubie concernant l’inversion de la courbe du chômage, condition sine qua none pour préparer ma réélection.
J’ai envoyé au charbon mon vieux copain Jean-Marc, un ancien prof d’Allemand, en le nommant Premier Ministre. Mais bon il s’est un peu cassé les dents assez rapidement, alors je l’ai remplacé par Manuel, mon ministre de l’intérieur, qui pourrait ressembler à Nicolas mais à « Gauche ».
On a essayé de faire une politique social-libérale pour plaire à Bruxelles, mais une partie de notre majorité est devenue « frondeuse », s’opposant systématiquement à nous. Je ne parle pas de Jean-Luc, un ancien de chez nous qui a viré au « rouge vif », mais des « rose foncé », ceux-là même qui étaient censés nous soutenir, au contraire, ils ont failli voter une motion de censure pour nous renverser. Après tout, ce qu’on avait pour eux…mais comme il y a une justice, le « bon dieu » les a punis en les poussant vers la sortie, lors des dernières législatives.
Puis avec Manuel, on a fait tout ce qu’il fallait pour déplaire à notre électorat : le CICE, qui d’après les mauvaises langues permettait aux patrons de s’en mettre plein les fouilles et surtout la loi Travail que la droite aurait pas osé faire… On a envoyé Myriam au charbon, elle s’en rappelle encore….
Enfin, il y encore un truc qui m’a plombé : ce sont les femmes, pas Ségolène mais plutôt Valérie, une journaliste politique qui a fini par tomber dans mes bras. J’ai d’ailleurs quitté la mère de mes enfants pour elle, croyant que c’était la femme de ma vie, bon c’est comme le reste ça ne s’est pas passé comme prévu, je l’ai quitté pour Julie, une actrice craquante. Ça n’a pas plus à Valérie qui a décidé de me faire la peau en publiant un brûlot sur moi. Heureusement, il y avait Julie pour me consoler. D’ailleurs j’aimais la rejoindre la nuit incognito sur mon scooter. Mais, gardez-ça pour vous, j’ai été traqué par les paparazzi.
Bon tout ça, c’est derrière moi. Aujourd’hui, je vous le rappelle, je suis un paisible retraité, je cherche une maison à Tulle en Corrèze, vous voyez, j’aime bien les contrepèteries…La vie continue, pour m’occuper, j’ai créé une fondation et peut-être un jour l’idée de reprendre du service….Hi,hi,hi...