PROPORTIONNELLE MON AMOUR
« Merci, François Mitterrand ». C’est le constat (amer) pour la Droite et le début de l’ascension politique pour le Front National……
En instituant le suffrage à la proportionnelle, jugé plus juste pour les minorités souvent exclues des suffrages de la Ve République, le président de la République va permettre de sauver sa propre majorité d’un désastre électoral, fruit de la cruelle désillusion des espoirs portés en 1981, de contrarier les ambitions de revanche magistrale de la Droite (qui l’emportera cependant, provoquant la première cohabitation de la Ve République) et d’envoyer 35 députés Frontistes ou apparentés au Palais-Bourbon !.
Le Front National sait qu’il va sortir de la marginalité politique grâce à ce mode de scrutin, il fait un accord avec le CNIP, parti naguère puissant mais ayant perdu de son influence à droite depuis le début de la Ve République et présentera des candidats sous l’étiquette « Rassemblement National » (déjà !).
Finalement, 3 Députés CNI seront élus (à Paris, dans le Val d’Oise et dans l’Essonne : avec Michel de Rostolan) et 32 nouveaux parlementaires FN, dont bien sûr Jean-Marie Le Pen, qui retrouve ainsi l’assemblée nationale après 24 ans d’absence. Il sera élu Président du Groupe FN.
Avec 2.700.000 suffrages exprimés en faveur du Parti Frontiste, ce qui représente un peu moins de 10 % des suffrages, l’Extrême-Droite représente la quatrième force politique de France.
Sa fraiche implantation concerne alors 8 des 22 régions Françaises : l’Ile de France dont chaque département aura au moins un élu, PACA qui obtient les scores les plus élevés (+ de 20%), dans des terres jusqu’à présent identifiées comme fiefs socialistes, le Nord Pas de Calais (11%), Rhône-Alpes (10%), l’Alsace-Moselle, le Languedoc-Roussillon, la Haute Normandie ou encore l’Aquitaine….
Parmi les élus figurent des vieux compagnons de route de Jean-Marie Le Pen : les anciens de l’OAS Roger Holeindre et Pierre Sergent, le nationaliste Jean Pierre Stirbois mais également des nouvelles têtes comme Bruno Gollsnich, universitaire, spécialiste du Japon et qui restera par la suite un fidèle parmi les fidèles du « Menhir », Jean-Claude Martinez, Universitaire également mais juriste, le dentiste Jacques Bompard, futur Maire d’Orange ou encore Jean-François Jalkh, élu en Seine-et-Marne.,
Des nouveaux élus, issus de la droite traditionnelle ont rejoint les rangs FN : les RPR Bruno Mégret ou Yvan Blot, Bruno Chauvierre ou encore Olivier d’Ormesson ou le très vieux Edouard-Frédéric Dupont, doyen de l’assemblée Nationale et déjà élu sous la III e République !
Mais cette année 1986 marque également l’entrée en politique de Marion Anne Perrine, dite Marine. Elle choisit de rejoindre le Parti paternel comme ses deux grandes sœurs, Marie-Caroline et Yann.
Malgré des brimades à l’école, de la part de ses camarades et surtout de ses professeurs, du fait de son patronyme devenu progressivement lourd à porter au fil des performances électorales : d’abord, prêtant à sourire, puis inquiétant et enfin terrorisant pour les plus farouches adversaires…, la cadette prend cependant le train du succès en marche avec des convictions pas encore très affirmées, aux dires de ses proches.
Alors qu’elle va entamer des études de droit à Paris-Assas, (pas vraiment un nid de gauchistes, ndlr) espérant devenir avocate, car comme chacun sait la politique, ce n’est pas un métier, sauf si l’on est énarque, bien sûr….
La jeune Marine est plutôt une élève très moyenne et qui aime bien faire la « teuf », elle évoquera d’ailleurs sa jeunesse bringueuse avec Karine Le Marchand et sa fameuse série de « portraits télévisés des candidats à l’élection de 2017 ».
La belle animatrice a troqué ses bottes boueuses de « l’amour est dans le Pré » pour une « confidence avec une tasse de thé » de candidats d’habitude moins diserts : c’est là qu’on apprendra que François Fillion, que l’on imaginait uniquement en clerc de notaire faisant la quête le dimanche à la messe est également un fondu de course automobile et d’alpinisme, une sorte de mix entre Steve Mc Queen et Gaston Rebuffat !
Elle Marine se la joue « bonne copine » prête à la déconne », à des années-lumière de l’image que s’en font ses adversaires les plus irréductibles…et qui fustigent l’attitude complaisante de l’intervieweuse…