SEGOLENE ROYAL OU L’ETERNEL RECOURS
GLORIEUSE DEFAITE
Dimanche 6 mai 2007, il est un peu plus de 20 heures : Ségolène Royal, 53 ans, candidate à l’élection présidentielle salue la foule perchée sur le toit du siège de la rue de Solférino. Elle est radieuse, comme enivrée par le frisson provoqué par l’indicible instant présent. Elle vient de remporter la compétition face à son challenger, Nicolas Sarkozy, ce qui fait d’elle la première femme élue Présidente de la République Française…
Arrêt sur image, tout ceci n’est
qu’une illusion : la députée socialiste des Deux-Sèvres a largement perdu avec un peu moins de 47 % des suffrages exprimés mais elle peut quand même être fière de son parcours depuis qu’elle a remporté
en 2006 la primaire du parti à la Rose dès le premier tour (60 %) face aux deux « éléphants » : Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn….
Ce jour est décidemment pas comme les autres : outre sa «
victoire » dans sa tête, elle ne va pas tarder à annoncer au grand public sa rupture avec celui qui est son compagnon depuis près de 30 ans : François Hollande, alors « patron » d’un PS qui vient d’enregistrer
sa troisième défaite d’affilée depuis 1995….
Donc, ce 6 mai 2007 est vraiment un jour pas comme les autres pour la candidate malheureuse qui avait pourtant réussi à effacer le terrible traumatisme de l’élimination
de la gauche dès le 1 er tour cinq ans plus tôt qui avait vu un Jean Marie Le Pen accéder au second tour à la stupeur générale……. Cette fois-ci le leader Frontiste a plutôt fait un « flop »
n’obtenant que 10 % des suffrages, certaines de ses réserves de voix s’étant portées sur le candidat Sarkozy qui triomphe avec 53 % des suffrages exprimés….
LE COUP DU PERE FRANCOIS
Ségolène Royal s’entretient avec le Premier Secrétaire qui n’avait pu quant à lui être candidat afin de parler du futur proche du Parti Socialiste mais probablement de l’annonce officielle de leur rupture qui devrait alimenter à n’en point douter les gazettes : les politiques ayant rejoint les People du Show Biz dans les colonnes de la presse People….
Le Député de Corrèze entretient en effet depuis plusieurs années une liaison avec une journaliste de Paris-Match : Valérie Trierweiler : on comprend alors pourquoi le turbulent Arnaud Montebourg (qui ne tardera pas à partager la vie d’une célèbre journaliste de télévision) avait déclaré : « Ségolène Royal n’a qu’un seul problème, c’est son compagnon » …Ce qui lui avait valu d’être écarté du « staff » de campagne…
RETOUR EN ARRIERE
Marie-Ségolène Royal voit le jour dans la périphérie de Dakar (Sénégal) où son père officier a été affecté. Elle est issue d’une famille nombreuse de 8 enfants qui se suivent tous de très peu, chrétienne et très conservatrice, aux antipodes de ce qui deviendra ultérieurement sa famille politique…
Du côté paternel, on compte une longue lignée de militaires……un grand père Général, un frère Lieutenant-colonel qui s’illustra naguère en pilotant le zodiac des faux époux Thurenge lors de la nébuleuse affaire Rainbow Warrior.
La petite Marie-Ségolène est une élève studieuse qui fréquente surtout les établissements religieux de l’Est de la France, lieu d’affectation de son père : à
Chalons sur Marne ou dans les Vosges ou la famille a ses racines… Mais cette vie rigide ne sied pas à sa mère, Hélène Delaye qui décide de quitter son mari et de mener une existence plutôt chiche.
Un épisode
douloureux qui va certainement décider la future ministre à ne pas être destinée à être « femme de militaire » soumise et a la tête d’une trop grande progéniture…
ARGENTON DE MES AMOURS
Elle poursuit ses études supérieures à Sciences Po puis réussit le concours de l’ENA en 1978,
dans ce qui deviendra la fameuse « Promotion Voltaire » qui donnera un nombre impressionnant de grands commis de l’état et surtout de futurs gouvernants : elle y côtoie notamment Michel Sapin, Renaud Donnedieu de Vabres, Henri
de Castries, Dominique de Villepin, Jean-Pierre Jouyet et bien sûr François Hollande….
Celle que l’on surnomme « le glaçon » à l’ENA (trop froide ?) est séduite par le futur Président
de la République, lors d’un « Week end d’Enarque » organisé par l’ami Sapin chez lieu à Argenton sur Creuse (Indre), la « Venise du Berry » …. Suivront trente années de couple fusionnel,
quatre enfants, des allers et retours dans les cabinets ministériels, des circonscriptions labourées, quelques sacrifices et revers mais un dénominateur commun : le goût du pouvoir….
MADAME LA CONSEILLERE
La jeune énarque sortira 64 -ème de sa promotion de l’école de la rue de l’Université et devient juge au tribunal administratif de Paris. Quelques années plus tard, elle pourra devenir avocate sans avoir à passer la Capacité du fait de l’équivalence des diplômes. D’autres énarques en ont d’ailleurs fait de même, tels Jean-François Copé, Dominique de Villepin et même brièvement François Hollande…
Mais ce qui intéresse vraiment Ségolène, ce sera d’accéder
aux salons lambrissés du pouvoir et la période va s’avérer propice avec l’arrivée de la Gauche au pouvoir en mai 1981, après 23 ans de traversée du désert….
Elle devient chargée de mission à l’Elysée auprès d’un François Mitterrand dont les électeurs de gauche voient en lui le porteur d’un renouveau, d’un « nouveau régime » qui va remplacer la « monarchie giscardienne » pour porter les idéaux d’une gauche qui se croyait condamnée à rester dans l’opposition…
Son compagnon, François Hollande,
sorti 8 -ème de la promotion Voltaire devant son copain Jean-Pierre Jouyet est devenu magistrat à la cour des comptes et sera brièvement avocat comme sa conjointe, il rejoint également les antichambres du pouvoir notamment autour
de Jacques Delors, ancien conseiller économique et social de Jacques Chaban-Delmas, devenu Ministre de l’économie et des finances, au grand dam d’une certaine partie de la gauche qui se méfie de cet ancien syndicaliste chrétien…
D’ailleurs, lors de la dissolution de l’assemblée nationale en juin 1981 qui doit permettre de donner à la gauche une majorité afin de pouvoir mener à bien ses réformes, on
pense à Jacques Delors, d’origine Corrézienne par son père, pour aller affronter dans son fief d’Ussel (Corrèze) l’ancien Premier Ministre et Maire de Paris, Jacques Chirac.
Ce même Chirac qui avait « trahi » Jacques Chaban-Delmas lors de la Présidentielle de 1974 pour se rallier à Valery Giscard d’Estaing, meilleur candidat que l’ancien Premier ministre pour l’emporter selon
lui : l’occasion aurait été belle pour le futur président de la Communauté Européenne d’aller « venger » son ex-patron mais il se désiste finalement comme il le fera d’ailleurs en 1994,
ce qui permettra alors au même Chirac de succéder à François Mitterrand….
Alors l’aspirant-politique, François Hollande, né à Rouen puis élevé à Neuilly sur Seine décide de remplacer au pied levé son patron pour tenter de faire vaciller Jacques Chirac. Il n’a rien à perdre : à 27 ans, il a tout l’avenir devant lui et il a une carte à jouer d’autant que la conjoncture politique est plutôt en faveur de la gauche depuis le 10 mai …
Il échouera bien sûr et dès le premier tour mais il n’aura pas démérité
et va vite s’attacher à ce territoire ou de « parachuté parisien » il deviendra par la suite Député, Maire du Chef-lieu et président du conseil général, s’inspirant de son adversaire
en labourant en long et en large son département d’adoption, finissant même par être adoubé par le même Jacques Chirac…
J’IRAI REVOIR MA NORMANDIE
Ségolène veut aussi s’implanter quelque part notamment dans un endroit qu’elle connait bien : le Calvados, en Haute-Normandie,
lorsque de son enfance, elle passait ses vacances notamment à Villers-Sur-Mer, non loin de Deauville et où réside à présent sa mère depuis son divorce houleux….
Elle tente Villers mais finalement se reporte
vers Trouville ou elle sera élue Conseillère municipale d’opposition dans un fief historique de la droite menée par le RPR Christian Carion tandis que son compagnon devient adjoint du Maire de Tulle et Député Communiste
Jean Combasteil….
Mais la Normandie ne sera qu’une parenthèse pour Ségolène Royal qui espère bien conquérir véritablement un territoire qui pourrait devenir son
fief. Elle sait que ce ne sera pas facile : en 1984, son premier fils Thomas naît, ce sera l’ainé de ses quatre enfants. Concilier une vie familiale avec une vie publique, la semaine à Paris et les Week ends dans sa circonscription
alors que son compagnon fera de même dans sa Corrèze d’adoption…
Si la gauche est défaite en 1986 mais de façon relative grâce à la proportionnelle qui évite
la déroute électorale, permet au Front National d’entrer au Palais-Bourbon et qui voit surtout Jacques Chirac redevenir Premier Ministre 12 ans après….
MISS CHABICHOU
1988 sera une grande année pour le couple Royal-Hollande, celui de son envol politique : l’un comme l’autre sera élu député(e) : la première dans les Deux-Sèvres et le second transforme l’essai en Corrèze, sept ans après son baptême du feu électoral. Il a cependant choisi non pas la 3 -ème circonscription jugée imprenable, celle de Chirac au profit de la 1 ère, celle de Tulle, plus favorable à la gauche qui a eu comme député, le maire de la ville-préfecture, le communiste Combasteil.
Ségolène
Royal n’était pas prévue au départ pour le casting des législatives va faire le « forcing » auprès de François Mitterrand pour décrocher in extrémis une circonscription. Elle a jeté
son dévolu sur la 2 -ème des Deux Sèvres, jugée imprenable. Agacé par l’insistance de sa conseillère, le Président de la République cède et la compagne de François Hollande réussit
l’exploit de remporter l’élection avec un peu plus de 55 % des suffrages exprimés.
Les deux anciens de la Promotion Voltaire de l’ENA ont donc réussi leur pari. Amants et déjà
parents de trois enfants à l’époque, ils seront partenaires et parfois rivaux quant à leurs ambition politiques intrinsèques.
Cette même année 1988 marque aussi la réélection
assez large de François Mitterrand avec un peu plus de 55 % des suffrages. Il terrasse littéralement son premier ministre de cohabitation, Jacques Chirac qui peut se consoler de sauver « les meubles » en Corrèze : il est retrouve
son siège tut comme Jean Charbonnel à Brive a contrario de l’autre sortant, Jean-Pierre Bechter (suppléant de Chirac, ancien député de la 1 ère entre 1978 et 81 et…actuel maire de Corbeil-Essonnes, ndlr).
Ségolène conquiert très vite le cœur de ses électeurs, implantée à Melle où elle achètera même une maison (contrairement à son conjoint qui élit
domicile dans sa circonscription) : elle fait rapidement oublier son audacieux parachutage par des opérations séductions : notamment la mise en valeur du marais poitevin et la promotion du Chabichou, revêtant parfois même le costume
traditionnel lors de manifestations locales….
Un ancrage local qui va payer et une poussée de notoriété qui vont lui permettre d’obtenir un maroquin lors du remaniement ministériel
de 1992 dont Pierre Bérégovoy prend la tête…Elle obtient donc le portefeuille de Ministre de l’Environnement (déjà !).
Son compagnon n’obtient rien du tout, malgré
les sollicitations de la nouvelle ministre. François Mitterrand étant peu partisan d’un couple de ministres au sein du gouvernement (a contrario de ce que fera plus tard Nicolas Sarkozy avec Michele Alliot-Marie et Patrick Ollier). Par
la suite, Ségolène Royal sera reconduite dans différents postes ministériels au détriment de son compagnon qui arrivera à la magistrature suprême sans avoir été à la tête d’un
quelconque maroquin !
EN ECHAPPANT A LA BEREZINA
1993- Cinq ans après avoir reconquis le pouvoir (sans majorité absolue pour le PS), la Gauche va connaître une très sévère défaite aux législatives : elle conserve un peu moins de 50 députés alors que la nouvelle majorité RPR-UDF a provoqué un tsunami politique avec près de 500 députés. La plupart des députés socialistes sortants sont battus, dont François Hollande qui trébuche face à son ancien condisciple de l’ENA, Raymond-Max qui deviendra d’ailleurs Maire RPR de Tulle entre 1995 et 2001 tandis que Ségolène Royal est une des rares rescapées de cette Bérézina, confirmant ainsi son ancrage dans les Deux-Sèvres.
Cette défaite historique provoque donc une nouvelle cohabitation, la 2 -ème depuis 1986, mais ce n’est pas Jacques Chirac qui redevient Premier Ministre mais « son ami de 30 ans », Edouard Balladur : on connait la suite….
Mais le 1 er mai 1993, la France est sous le choc : l’ancien Premier Ministre Pierre Bérégovoy se donne la mort quelque part sur les bords d’un canal de la ville dont il est maire : Nevers…
Fin de clap pour cet homme sorti du rang qui avait réussi à accéder aux fonctions les plus prestigieuses de l’état, estimé autant à droite qu’à gauche mais qui aura été harcelé par d’ironiques campagnes de presse à propos d’un prêt sans intérêts que lui aurait fait pour l’achat de son appartement parisien, l’ami intime de François Mitterrand : Roger Patrice-Pelat, riche industriel (fondateur de la société Vibrachoc à Boutigny sur Essonne dont il était maire et Conseiller général de la Ferté-Alais), en y ajoutant le sentiment de responsabilité personnelle dans le désastre électoral de la gauche un mois plus tôt mais l’ex de gouvernement a emporté son secret dans la tombe…
Toujours est-il que François Mitterrand, lors de son oraison funèbre fustigera non sans émotion « ceux qui ont livré aux chiens l’honneur d’un homme ». La Gauche n’est pas orpheline que d’un de ses plus loyaux serviteurs, elle est condamnée selon certains observateurs à retourner dans une opposition aussi longue que celle qu’elle aura continue dans les vingt-cinq premières années de la Ve République et cela risque de contrarier les plans de carrière pourtant prometteurs des Hollande, Royal et consorts commencés en 1981.
Mais on va rapidement constater que la science politique est loin d’être une science exacte, plutôt même sujette à des retournements de situation totalement imprévus……
Alors que le raz de marée de la droite aux législatives dont l’amplitude aura été bien plus forte qu’en juin 1968 devait conforter la droite, une lutte fratricide va bientôt voir le jour entre le premier ministre de cohabitation, Edouard Balladur, dont la côte de popularité est au plus haut et son ex « patron » Jacques Chirac, retranché dans sa mairie de Paris et son fief de Corrèze et qui compte bien succéder à un François Mitterrand en fin de règne et dont l’état de santé ne cesse de se dégrader….
Mais le locataire de Matignon se voit lui aussi accéder à la magistrature suprême, conforté par des sondages flatteurs qui le voient même élu dès le premier tour alors que l’ancien premier ministre est considéré comme « en fin de course » comme vraiment fini. Mais on sait bien « qu’être fini en politique » n’est pas inscrit dans le marbre surtout pour un animal politique comme Chirac qui en a vu d’autres. On se rappelle auparavant François Mitterrand considéré comme « fini » en 1980, comme quoi rien n’est vraiment acquis….
Jacques Chirac reprend son bâton de pèlerin à travers la France avec son nouveau cheval de bataille : « la fracture sociale » qui mine la société française et dont il compte apporter de précieux remèdes et la mayonnaise finit par prendre, estompant le sentiment de « baroud d’honneur » que pouvait constituer au préalable sa candidature. Il arrive en seconde position à l’issue du premier tour, reléguant son ex-ami de trente ans en troisième place et à la surprise générale la première place du podium est occupée par un certain Lionel Jospin. La gauche se remet à rêver, peut-être puisse être avoir une « carte à jouer » face à deux « frères ennemis » qui mettront plusieurs années à se réconcilier….
Mais le second tour est favorable à Jacques Chirac qui voit enfin son rêve se réaliser après deux précédentes tentatives infructueuses comme ce fut le cas naguère le cas pour François Mitterrand et permettre au parti Gaulliste de retrouver un pouvoir qu’elle avait perdu en 1974 avec la disparition prématurée de Georges Pompidou qui fut le mentor des deux frères ennemis….
UN RATAGE HISTORIQUE
Mais l’ambitieux projet de la « Fracture sociale » va vite s’évaporer au profit d’une politique beaucoup plus libérale que va tenter d’assumer le nouveau président de la République sans tenter de se renier. Il a nommé comme chef de gouvernement, le « meilleur d’entre eux » : Alain Juppé, fraîchement élu maire de Bordeaux à la suite de l’interminable règne de Chaban-Delmas. Bien qu’il reste « droit dans ses bottes », le Premier Ministre doit mener une politique très impopulaire qui trouve son apogée avec la gigantesque « grève de la SNCF » hostile à un changement de statut qui va paralyser tout le pays pendant plus d’un mois pour finalement renoncer : les syndicats corporatistes et la Gauche naguère moribonde qui retrouve de plus en plus de couleur….
C’est donc en 1997 que Jacques Chirac, gêné par une majorité certes confortable mais fracturée, décide sous les bons conseils de Dominique de Villepin de « dissoudre » l’assemblée nationale pour redessiner une majorité plus cohérente et cette idée saugrenue va se retourner contre lui…..
La Droite aurait pu conserver une petite majorité mais le maintien au second tour de nombreux candidats du Front National va briser la volonté présidentielle de rebondir et permettre de facto à une gauche encore moribonde il y a peu de revenir aux affaires plutôt que prévu, évitant ainsi une trop longue cure d’opposition. Ségolène Royal et François Hollande peuvent remercier leur ancien condisciple à l’ENA, Dominique de Villepin d’avoir a été à l’origine de cette opération audacieuse….
Lionel Jospin, l’outsider de 1995 est nommé chef de gouvernement et à la tête
d’une majorité de Gauche plurielle, incluant socialistes, radicaux, écologistes et communistes, entrainant alors la troisième cohabitation de la Ve République…
Ségolène Royal, la rescapée de 1993 est facilement réélue dans ce qui est devenu son fief des Deux-Sèvres tandis qu’à Tulle, François Hollande retrouve son siège perdu face à Raymond-Max Aubert, maire de la ville préfecture….Mais ce succès électoral n’est pas forcément synonyme pour lui de l’obtention d’un portefeuille ministériel qui se voit une nouvelle fois être attribué à sa compagne qui devient Ministre déléguée à l’enseignement scolaire, sous la tutelle de l’ami de Jospin, le très bouillant Claude Allègre, géophysicien de renom mais qui va entretenir avec sa collègue des relations plutôt difficiles…
SOIGNE TA GAUCHE
Comme ministre de tutelle, Ségolène Royal fera la promotion de la « pilule du lendemain », engagera une lutte contre la pédophilie ou relancera la politique des Zones d’éducation prioritaire mais comme nous l’avons dit auparavant, les relations avec Claude Allègre sont difficiles, lui désireux de vouloir « dégraisser le mammouth » se met à dos bon nombres de personnels de l’Education nationale et des syndicats tout puissants. En outre, il accuse sa ministre de tutelle, non sans dédain de frivolité concernant son action (fin du bizutage, etc…) mais leur relation tendue est stoppée par le changement de portefeuille de la compagne de François Hollande qui atterrit à la Famille et à l’Enfance où elle milite notamment pour le congé de paternité tandis que l’incontrôlable Allègre prend la porte, « lâché » par son ami de 40 ans, Lionel Jospin….
COUP DE TONNERRE
Ce dernier se prépare pour la présidentielle de 2002 où il est grandissime favori face à un Chirac très affaibli par la cohabitation et Ségolène comme ses collègues comptent bien intégrer le futur gouvernement comme peut-être son compagnon, devenu le Premier Secrétaire du parti Socialiste et surtout le roi de la « synthèse » des différents courants qui animent le parti à la Rose….
Mais au soir du 21 avril 2002, un coup de tonnerre se produit au 1 er tour de la présidentielle : Lionel Jospin est purement et simplement éliminé dès le premier tour, devancé de très peu par celui que l’on n’attendait pas : Jean-Marie Le Pen qui permet à l’Extrême-droite d’accéder alors au second tour d’une élection présidentielle tandis que Jacques Chirac voit profiler à l’horizon un second mandat qu’il n’espérait même plus, avec un des scores les plus faibles qui soient pour un sortant : 19 %.. A l’annonce du résultat la Gauche est complètement sous le choc et l’annonce du « retrait de la vie politique » de Lionel Jospin finit par lui porter le « coup de grâce » !
Dès lors, il faut agir vite, c’est ce que fait Dominique Strauss-Kahn, futur espoir de la Gauche Française (…) annonce solennellement aux médias qu’il faudra d’hors et déjà porter ses suffrages sur le candidat Chirac afin de barrer la route à l’Extrême-droite…. Ses collègues, dont Royal et Hollande le rejoignent sans hésiter.
La quinzaine qui va suivre va mobiliser de nombreuses personnalités et surtout la jeunesse qui a l’époque va défiler pour dire « non » à un scénario potentiellement apocalyptique et ses actions vont porter leurs fruits : le candidat sortant est « très largement » réélu avec plus de 82 % des voix……Du jamais vu sous la Cinquième République....
Ce « sursaut » démocratique par surtout profiter à la droite présidentielle. Certains à gauche pouvaient penser que leur « sacrifice », à savoir mettre un bulletin de vote en faveur d’un adversaire pour sauver la démocratie en péril (selon eux) impliquerait probablement des renvois d’ascenseur. Il n’en sera rien : les élections législatives qui suivent donnent une majorité confortable à l’alliance RPR-UDF tandis que la gauche retrouve le chemin de l’opposition, certains en voulant à l’ex-candidat Jospin de l’avoir abandonnée….
Jean-Pierre Raffarin, giscardien pur jus mais homme pragmatique est nommé à Matignon. Bien que vieux routier de la politique, le Poitevin n’est pas pour autant très connu du grand public mais est issu d’une région qui a donné beaucoup de leaders centristes tels René Monory, Pierre Abelin ou encore Dominique Bussereau qui ont tous été ministres sous la Ve République…mais également des barons socialistes à Niort ou Poitiers et surtout deux femmes, l’une ancienne Première ministre, Edith Cresson et bien sûr la Poitevine d’adoption : Ségolène Royal. Cette dernière va profiter de sa cure d’opposition pour arpenter le terrain local qui va lui permettre de prendre la « Région Poitou-Charentes » lors des Régionales de 2004….
SEGOLENE 1ere, REINE DU POITOU-CHARENTES
Tremblement de terre électorale lors des régionales de 2004 mais cette fois ci en faveur d’une gauche assommée deux ans plus tôt par la présidentielle. Le PS qui avait déjà raflé l’Ile de France en 1998 va ainsi conserver ou conquérir de nouveaux territoires cette année-là : pas moins de 24 sur les 26 (que compte la Métropole et l’Outre-Mer), ne laissant que la Corse et l’Alsace à une Droite pourtant au pouvoir et qui possédait 20 régions sur 22 en Métropole, dix ans plus tôt….
Cette année-là, la Droite au pouvoir perd plusieurs régions qui étaient pourtant des fiefs : la Bretagne, Centre Val de Loire, L’Auvergne, la Bourgogne, Rhône alpes et bien sûr Poitou-Charentes, vieille terre centriste dirigée il y a peu par le Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin et dont s’empare Ségolène Royal renforçant ainsi une implantation locale commencée au culot seize ans plus tôt……
Elle s’installe donc aux manettes de la région pour dix ans, puis qu’elle sera réélue en 2010 avant de démissionner en 2014 pour retrouver
un portefeuille ministériel sous la Présidence Hollande, elle met en place une politique en faveur de la redynamisation des bassins d’emploi, s’impliquant particulièrement dans le dossier Heuliez, ancien fleuron industriel
local qui connaît alors de grosses difficultés financières….et qui espère bien rebondir en lançant dans le créneau jugé prometteur de la voiture électrique… mais l’affaire tournera
au fiasco malgré l’injection de plusieurs millions d’euros et même une prise de participation du conseil régional dans la société, ce qui constituera une première dans ce type de sauvegarde d’entreprise…
Ségolène Royal met également en exergue une politique en faveur de l’écologie et de la famille qui demeureront encore et toujours ses chevaux de bataille au niveau politique…
UN BILLET POUR L’ELYSEE
Mais les ambitions de Ségolène Royal ne s’arrêtent pas à Poitiers, elle pointe également vers la Capitale, lieu obligé pour flirter avec l’exercice du pouvoir. Les présidentielles de 2007 approchent et la Gauche laminée cinq ans plus tôt espère bien mettre un terme à douze ans de présidence Chirac, des primaires vont bientôt être organisées et que celle le Ps est vraiment précurseur dans ce domaine avant que cela devienne à la mode mais outre Ségolène, les prétendants sont nombreux : Dominique Strauss-Kahn, le futur ex-espoir et directeur général du FMI ou encore Laurent Fabius, le jumeau « à gauche » d’Alain Juppé mais les deux « poids lourds » boivent la tasse face à Ségolène Royal qui deviendra la première femme à accéder à un second tour d’une présidentielle….
UNE PREMIERE SECRETAIRE PEUT EN CASSER UNE AUTRE….
Malgré sa défaite à la présidentielle face à Nicolas Sarkozy, la Patronne de la Région Poitou-Charentes ne baisse pas les bras pour autant et va s’apprêter en 2008,
à tenter de s’emparer du Parti Socialiste, premier parti d’opposition que son ex-compagnon François Hollande compte passer la main après 10 ans aux manettes de la rue de Solférino.
L’ancienne ministre de l’écologie est persuadée que sa performance à l’élection de l’an passé peut lui donner une certaine légitimité, du moins le pense-t ’elle. Mais la voilà
gênée par la volonté du maire de Paris, Bertrand Delanoë de revenir sur le devant de la scène socialiste qu’il a beaucoup occupé quinze ans plus tôt…
Mais c’est
sans compter également sur la « Dame des 35 heures », également Maire de Lille depuis 2001 : Martine Aubry qui ne compte pas lui faire de cadeaux, à l’instar de l’opiniâtre Benoit Hamon espérant renforcer
l’aile gauche du Parti né lors du Congrès d’Epinay en 1971…
Mais à l’issue du premier tour de la Primaire, un duel de dames va se dessiner pour le second tour. Une chose est sûre : il y a aura
forcément une femme Premier Secrétaire et Martine Aubry semble tenir la corde suite au soutien que lui accorde Benoit Hamon….
Mais le scrutin va être plus serré que prévu :
Martine Aubry l’emporte sur sa rivale avec 50.04 % des voix mais déjà le camp adverse, celui de Ségolène Royal hurle à la fraude via le porte-parole de la candidate, un certain Manuel Valls. Le maire d’Evry menace
même de porter l’affaire devant les tribunaux, au risque de scinder en deux un PS déjà convalescent….
Finalement, l’ancienne candidate à la Présidentielle acte sa défaite et préfère
retourner dans sa chère région Poitou-Charentes où elle semble pouvoir être réélue assez facilement
Elle s’allie avec les verts et le Modem et obtient une victoire nette, avoisinant les 60 %. Cet indéniable succès électoral n’implique pas forcément l’évitement de nombreuses critiques à l’endroit de la Présidente de région, au sein même de sa propre majorité, dont certains membres reprochent l’autoritarisme de Ségolène Royal.
Outre cet état de fait, c’est surtout sa gestion de la Région qui est pointée du doigt et pas seulement par ces adversaires mais également par la Cour des Comptes qui s’inquiète de l’endettement constant de l’entité régionale avec en ligne de mire des dépenses de personnel qui connaitront une croissance exponentielle tout au long de son mandat, plaçant la Région dans le dernier quart des 21 autres en matière de bonne gouvernance financière….
Son successeur, le socialiste Alain Rousset qui est à la tête de la nouvelle région Nouvelle Aquitaine (qui englobe l’ancienne Poitou-Charentes) émettra de vives critiques quant aux dérives budgétaires de sa camarade socialiste….
LES ROSES DE LA DISCORDE
2012 va donc voir revenir la Gauche au pouvoir après dix ans d’absence et c’est un outsider qui va permettre ce retour en grâce : un certain François Hollande, sorti vainqueur des primaires de 2011 après avoir pu profiter de la disgrâce de Dominique Strauss-Kahn, pourtant grandissime favori de l’élection de 2012 mais dont le pathétique épisode ultramédiatisé du Sofitel de New York a mis fin à la carrière politique. Ses autres challengers ont alors pour nom : Arnaud Montebourg, Manuel Valls, Jean-Michel Baylet, seul Radical de gauche et …Ségolène Royal…Cette dernière affrontera donc son ex mais avec assez peu de succès, puisqu’elle n’arrivera qu’antépénultième avec un modeste 7 % des suffrages, devançant seulement Manuel Valls et Jean-Michel Baylet. Les temps ont donc changé mais les horizons ne sont pas bouchés pour autant : d’abord, une consolation : Thomas, son ainé participera à la campagne de son père comme il le fit cinq ans plus tôt pour elle et cette fois-ci avec succès et ensuite tous les challengers du vainqueur, dont elle-même deviendront ses ministres…….
LE SIEGE DE LA ROCHELLE
Les élections législatives se profilent, suite logique de la présidentielle et qui laisse présager une nette victoire de la gauche. François Hollande s’est installé à l’Elysée et s’affiche avec la « femme de sa vie » : Valérie Trielweiler mais qui ne joue pas le rôle de « première dame » tandis qu’une autre femme « blessée » tente une nouvelle aventure politique.
Il s’agit bien sûr de la mère des quatre enfants du Président de la République, alors Présidente de Poitou-Charentes qui décide de changer de circonscription politique : en 2007, elle avait cédé son siège des Deux-Sèvres à sa « dauphine » Delphine Batho qui compte bien s’y représenter, la poussant à trouver un nouveau point de chute : ça tombe bien : une opportunité se présente dans la Région : le député-maire sortant de la Rochelle : Maxime Bono a décidé de ne pas rempiler pour cinq ans au Palais-Bourbon. Du pain bénit… pourrait-on penser mais rapidement les portes du paradis vont se transformer en enfer……
La première circonscription de la Charente-Maritime qui inclut La Rochelle et l’Ile de Ré est une terre traditionnellement de gauche depuis 1973. C’est Michel Crépeau, maire MRG de la ville depuis 1971 qui la rafla à la droite à cette époque pour la conserver jusqu’à son décès en 1999, ne concédant qu’une défaite en 1993….
Maxime Bono lui succéda à la mairie comme dans la circonscription, obtenant comme son prédécesseur de confortables scores (autour de 60 %) mais la ville est aussi connue pour être le lieu de l’université d’Eté du Parti Socialiste…. Ségolène Royal comme ses camarades s’y rend tous les ans comme ce fut le cas pour son ex-compagnon, donc sa future terre d’élection lui est très familière….
Mais un trublion dans l’arène socialiste, Olivier Falorni, fidèle parmi les fidèles de François Hollande conteste ce qu’il juge être un parachutage médiatique et décide de se lancer dans la bataille au risque de se faire exclure du parti socialiste. Enfant du pays, militant dévoué, adjoint au maire de la Rochelle, il pense être plus légitime que Ségolène Royal pour représenter la circonscription au Palais-Bourbon….
On le sait, ces guerres fratricides n’ont jamais rien de bon et une grande partie de l’état-major de la rue de Solferino l’exhorte à renoncer à se lancer dans une bataille que de toute façon il perdra ou qui pourrait profiter à ses « vrais » adversaires, en l’occurrence : la Droite……
Malgré les pressions, le désormais ex-socialiste ne cède pas, défendant ce qu’il appelle sa légitimité à briguer ce suffrage, commençant à rallier des partisans qui vont devenir de plus en plus nombreux tandis que Ségolène Royal commence à subir les méfaits de son parachutage médiatique mais croit encore à sa victoire….
L’état-major socialiste décide de se mobiliser pour soutenir la candidate, à commencer par l’ex-rivale Martine Aubry qui fait même le déplacement à la Rochelle, accompagnée notamment de Cécile Duflot, leader des écologistes mais un Tweet de soutien à Olivier Falorni fait le tour des rédactions et des réseaux sociaux. Son auteure n’est autre que Valérie Trierweiler, compagne du nouveau Président. L’affaire se transforme en Dallas Politique et pour Ségolène c’est un véritable « coup de poignard » qui oblige d’ailleurs un François Hollande, embarrassé, à soutenir son ex-compagne !
Arrivée en tête au premier tour, Ségolène Royal sera pourtant largement battue au second, avec un peu plus de 42 % des voix. Son « parachutage » se transforme donc en fiasco, perdante dépitée, elle peste contre son adversaire « les Rochelais ont élu un homme de droite » », en tout cas, il est certain que le report des voix de la désormais opposition à permis la large victoire du candidat « divers gauche »…
Ailleurs, la gauche remporte largement les élections et François Hollande a donc transformé l’essai et peut se satisfaire de contrôler tous les pouvoirs : l’Assemblée nationale, le Sénat (qui a basculé en 2011, 21 régions sur les 22 métropolitaines, la plupart des grandes villes et des départements…. Il peut envisager l’avenir avec confiance………………
Mais pour Ségolène Royal, le retour de la Gauche au pouvoir ne sera donc pas synonyme de retour aux affaires et encore moins d’occuper le perchoir de l’Assemblée Nationale comme elle l’espérait : elle devra se contenter d’attendre son heure sur ses terres poitevines avant de pouvoir retrouver les ors de la République….
RETOUR AUX AFFAIRES
2014- Déjà deux ans que François Hollande a conquis l’Elysée et sa côte de popularité est au plus bas : il est loin le temps où il enflammait les foules lors du meeting du Bourget et où il supplantait Nicolas Sarkozy lors du débat entre les deux tours avec son fameux « Moi, président » …Sa popularité est au plus bas, au point d’être qualifié de « président le plus impopulaire de la Vème République ». Sa majorité commence à se lézarder, car l’aile la plus à gauche fustige son action de plus en plus éloignée des promesses de la campagne. Jean-Luc Mélenchon, qui l’avait soutenu très mollement en 2012 se déclare ouvertement opposé à sa politique qui trahit, selon lui, les idées de gauche : le candidat Hollande qui voulait « tordre le cou » à la finance international est à présent accusé de faire des « cadeaux » au Patronat….
Au sein même du gouvernement, certains ministres comme Arnaud Montebourg (Développement productif), provocateur né et critique de l’action gouvernementale après ce qu’il pense être un désaveu de son action pour donner suite à l’affaire Gandrange est viré, ses proches Benoit Hamon (Education nationale) et Aurélie Filippetti (Culture) préfèrent démissionner pour marquer leur désaccord….
Les élections municipales sont un désastre électoral pour la Gauche, qui perd de nombreuses municipalités, dont certaines à gauche de longue date comme Limoges, Niort, Angers, La Roche sur Yon, Bobigny, Tourcoing, Roubaix, etc…….
Jean-Marc Ayrault qui avait été nommé Premier Ministre en 2012 est remercié et va être remplacé par…Manuel Valls, Ministre de l’intérieur. Mais la nomination de ce « Sarkozy de Gauche » est loin de faire l’unanimité, tant il semble minoritaire au sein du PS, entrainant même le départ de plusieurs ministres comme Cécile Duflot qui refuse de travailler avec lui….
Côté personnel, la vie n’est pas non plus un fleuve tranquille pour le Président de la République qui va faire la une des Tabloïds, se faisant surprendre sur un scooter dans les rues de Paris pour aller rejoindre sa nouvelle dulcinée : l’actrice Julie Gayet. En effet, depuis quelque temps, il y a de l’eau dans le gaz avec Valérie Trielweiler et voilà que la journaliste politique de « Paris-Match » va connaître les mêmes déboires que sa rivale de naguère : Ségolène Royal : être une femme trompée.
Mais elle, n’est pas une politique mais une plumitive : alors que la rupture ne va pas tarder à être officialisée, elle répondra à ce qu’elle juge être une humiliation, par un brûlot contre son désormais ex-compagnon : « Merci pour ce moment » …ouvrage que personne n’aurait lu mais qui est le plus gros succès de librairie de l’année…. La vengeance n’a pas de prix….
Ce best-seller comme le livre de Davet et Lhomme : « un président ne devrait pas dire ça », fruit de nombreux entretiens entre le chef de l’état et les deux journalistes du « Monde » vont plutôt desservir le Président de la République qui subit déjà une impopularité qui s’estompera un temps, le temps de l’intervention au Mali qu’il décide pour libérer les populations brimées de la région de Tombouctou, tombée aux mains des Islamistes les plus radicaux.
La séparation avec la journaliste politique va lui permettre de renouer avec des compagnons de route que sa relation intime avait mis de côté, voir interdit « d’Elysée » par l’ex-madame. Le remaniement ministériel va permettre à une autre ex-madame de revenir au premier plan : Ségolène Royal qui retrouve son portefeuille de l’Ecologie…
Et cette fois-ci elle fera partie du même gouvernement que le père de ses enfants, ce qui n’avait pas été possible du temps de la Mitterrandie et qui va pouvoir devenir possible, malgré certaines railleries issues de la classe politique et de la presse..
Autres temps,
autres mœurs….
C’est Manuel Valls qui est donc devenu chef du Gouvernement et qui est censé donner un second souffle à un début de quinquennat très difficile : la déception voire la défiance
ont imprégné une grande partie de l’électorat de gauche.
Les ministres « frondeurs » ont quitté le gouvernent mais ce n’est pas forcément rassurant pour autant : redevenus députés,
ils pourront à leur guise taper toujours plus fort sur les bancs de l’Assemblée. D’autres personnalités entrent au gouvernement comme le Secrétaire adjoint de l’Elysée, un jeune homme de 36 ans, inconnu
du grand public mais que l’on dit être le « fils » politique de François Hollande, il hérite du ministère de l’économie : il s’appelle Emmanuel Macron….
Cet inspecteur des finances
qui a également tâté de la philosophie, en étant notamment l’assistant du Professeur Ricoeur a également fait ses classes à la Banque Rothschild comme naguère Georges Pompidou…. On le dit social-libéral
comme peut l’être Valls, mais on va rapidement s’apercevoir que ce jeune homme est pressé, est un bourreau de travail et a forcément des ambitions à plus ou moins long terme qui pourrait de facto contrarier les non moins
grandes ambitions de l’ancien maire d’Evry….
Ségolène Royal s’attaque à la mise en place de la fameuse loi de transition énergique pour une croissance verte qui doit amener l’Hexagone à
réduire sa part de nucléaire à 50 % d’ici les prochaines décennies (contre plus de 75 % à l’époque ». Ces années-là deviennent celles de la « prise de conscience écologique
» des pays développés et leur volonté de combattre ce fameux « réchauffement climatique » qui divise aussi bien la communauté scientifique que politique….
La Conférence sur le climat qui
se tient à Paris en 2015, plus connue sous le nom de COP 21, d’abord présidée par Laurent Fabius puis par la ministre de l’Ecologie, suite à la nomination du premier au Conseil Constitutionnel, se solde par un accord
historique de la plupart des états membres pour lutter contre tous les maux qui constituerait ce fameux « réchauffement » pouvant entrainer la fonte des glaces et le relèvement du niveau des eaux pouvant rendre très
vulnérable certaines localités littorales mais également la dépollution et la déforestation….
Mais Ségolène Royal, gardienne du temple écologique va cependant
céder au conflit des « bonnets rouges » bretons hostiles depuis des lustres à quelconque péage sur leur chère province et notamment à l’instauration de « portiques écologiques » pour les
camions qui déjà installés ne seront donc pas mis en fonction. Comprenne qui pourra……
Reconduite au même poste dans le gouvernement Cazeneuve en 2016, l’ancienne député
des Deux-Sèvres décide de ne pas retourner conquérir un nouveau fief électoral (souvenir amer de 2012 ?) mais se verrait bien présider le programme de développement des Nations Unies mais sa candidature est rejetée.
La non-candidature de son ex-compagnon à la présidentielle et la soudaine ascension d’Emmanuel Macron l’oblige à trouver un nouveau point de chute….
MADAME
L’AMBASSADRICE
Emmanuel Macron, le petit jeune auquel personne ne croyait est élu à la magistrature suprême, battant largement Marine Le Pen qui a fait un piteux débat du second tour face au présumé « néophyte » dont elle comptait n’en faire qu’une bouchée. La future députée du Pas-de-Calais arrive cependant à séduire 35 % des électeurs, ce qui en fait le plus gros score de l’histoire pour un parti d’Extrême-droite, la gauche socialiste a été éliminée une fois de plus et humiliée par le piètre résultat du candidat Benoit Hamon et ses 6 % loin derrière les 19 % du trublion Jean-Luc Mélenchon qui trébuche aux marches du podium bien qu’il se voyait déjà affronter Macron au second tour.
Mais un autre
évènement autant insolite qu’historique se produit : la droite républicaine est également éliminée : une première sous la Ve République. Son candidat, François Fillion, pourtant pressenti
pour devenir l’inévitable successeur de François Hollande mord la poussière, empêtré dans le mauvais feuilleton des « emplois fictifs familiaux.
Celle qui est encore ministre
de l’Ecologie et du développement durable n’a pas soutenu Benoit Hamon et certains lui prêtent un soutien appuyé à Emmanuel Macron, probablement par opportunisme. En effet, la victoire de l’ancien ministre de l’économie
va entraîner un probable « raz-de-marée » électoral en faveur de la « République en marche ». Un parti qui n’existait pas un an plus tôt et qui risque d’obtenir la majorité absolue
! Alors aller dans le sens du vent, n’est ce pas s’ouvrir quelques ouvertures ?
Le leitmotiv du nouveau président, en l’occurrence : en même temps à gauche et à droite,
permet des ralliements de tous les horizons politiques. Cela sera le cas : un premier ministre issu de la droite est nommé : Edouard Philippe, accompagné de Gérald Darmanin, Sarkozyste pur jus ou de Bruno Le Maire, qui étaient encore
quelques mois plus tôt dans le staff de François Fillon….
Mais également à gauche, ou le ministre sortant Jean-Yves le Drain, Hollandais Fidèle récupère un nouveau maroquin
: celui des affaires étrangères.
Mais la plus belle prise de guerre de la Macronie« réserve de la République », elle a pu assister à la déconfiture d’un parti socialiste réduit à
la portion congrue après le désastre des législatives : un peu plus de trente députés. Que reste-t ’il des glorieuses années d’ascension entamée sous Giscard, de la formidable victoire de 1981, en
fait plus grand-chose et ce n’est pas Olivier Faure, valeureux rescapé de la débâcle, promu à la tête de la Rue de Solférino (qui ne va pas tarder à être vendue pour cause d’économie)
qui pourrait faire bouger les lignes si figées…. L’ancienne candidate quitte d’ailleurs le Parti après trente ans de bons et loyaux services et tente de se rapprocher des Verts, mais Yannick Jadot émet quelques doutes
sérieux sur les convictions écologiques réelles de la prétendante… On parlera également d’elle comme potentiel tête de liste d’un Parti Socialiste élargi pour les européennes comme d’un
énième soutien à Emmanuel Macron mais finalement, plus d’intentions que d’actions sont à constater….
, outre François Bayrou et ses proches, c’est bien sûr l’indomptable Nicolas Hulot, le sempiternel croisé de l’écologie qu’aucun gouvernant auparavant n’avait réussi à apprivoiser. Alors Ségolène dans tout ça ? comme Nathalie Kosciuszko-Morizet, elle fait chou blanc (soutien trop flou ?) mais sera cependant nommée Ambassadrice des Pôles, succédant à feu Michel Rocard, naguère nommée par Nicolas Sarkozy…
Et cette fois-ci elle fera partie du même gouvernement que le père de ses enfants, ce qui n’avait pas été possible du temps de la Mitterrandie et qui va pouvoir devenir possible, malgré certaines railleries issues de la classe politique et de la presse
Autres temps, autres mœurs….
C’est Manuel Valls qui est donc devenu chef du Gouvernement et qui est censé donner un second souffle à un début de quinquennat très difficile : la déception voire la défiance ont imprégné une grande partie de l’électorat de gauche.
Les ministres « frondeurs » ont quitté le gouvernent mais ce n’est pas forcément rassurant pour autant : redevenus députés, ils pourront à leur guise taper toujours plus fort sur les bancs de l’Assemblée. D’autres personnalités entrent au gouvernement comme le Secrétaire adjoint de l’Elysée, un jeune homme de 36 ans, inconnu du grand public mais que l’on dit être le « fils » politique de François Hollande, il hérite du ministère de l’économie : il s’appelle Emmanuel Macron….
Cet inspecteur des finances qui a également tâté de la philosophie, en étant notamment l’assistant du Professeur Ricoeur a également fait ses classes à la Banque Rothschild comme naguère Georges Pompidou…. On le dit social-libéral comme peut l’être Valls, mais on va rapidement s’apercevoir que ce jeune homme est pressé, est un bourreau de travail et a forcément des ambitions à plus ou moins long terme qui pourrait de facto contrarier les non moins grandes ambitions de l’ancien maire d’Evry….
Ségolène Royal s’attaque à la mise en place de la fameuse loi de transition énergique pour une croissance verte qui doit amener l’Hexagone à réduire sa part de nucléaire à 50 % d’ici les prochaines décennies (contre plus de 75 % à l’époque ». Ces années-là deviennent celles de la « prise de conscience écologique » des pays développés et leur volonté de combattre ce fameux « réchauffement climatique » qui divise aussi bien la communauté scientifique que politique….
La Conférence sur le climat qui se tient à Paris en 2015, plus connue sous le nom de COP 21, d’abord présidée par Laurent Fabius puis par la ministre de l’Ecologie, suite à la nomination du premier au Conseil Constitutionnel, se solde par un accord historique de la plupart des états membres pour lutter contre tous les maux qui constituerait ce fameux « réchauffement » pouvant entrainer la fonte des glaces et le relèvement du niveau des eaux pouvant rendre très vulnérable certaines localités littorales mais également la dépollution et la déforestation….
Mais Ségolène Royal, gardienne du temple écologique va cependant céder au conflit des « bonnets rouges » bretons hostiles depuis des lustres à quelconque péage sur leur chère province et notamment à l’instauration de « portiques écologiques » pour les camions qui déjà installés ne seront donc pas mis en fonction. Comprenne qui pourra……
Reconduite au même poste dans le gouvernement Cazeneuve en 2016, l’ancienne député des Deux-Sèvres décide de ne pas retourner conquérir un nouveau fief électoral (souvenir amer de 2012 ?) mais se verrait bien présider le programme de développement des Nations Unies mais sa candidature est rejetée. La non-candidature de son ex-compagnon à la présidentielle et la soudaine ascension d’Emmanuel Macron l’oblige à trouver un nouveau point de chute….
TOUJOURS PRETE (EPILOGUE)
Depuis 2017, Ségolène Royal est en « réserve de la République », elle a pu assister à la déconfiture d’un parti socialiste réduit à la portion congrue après le désastre des législatives : un peu plus de trente députés. Que reste-t ’il des glorieuses années d’ascension entamée sous Giscard, de la formidable victoire de 1981, en fait plus grand-chose et ce n’est pas Olivier Faure, valeureux rescapé de la débâcle, promu à la tête de la Rue de Solférino (qui ne va pas tarder à être vendue pour cause d’économie) qui pourrait faire bouger les lignes si figées….
L’ancienne candidate quitte d’ailleurs le Parti après trente ans de bons et loyaux services et tente de se rapprocher des Verts, mais Yannick Jadot émet quelques doutes sérieux sur les convictions écologiques réelles de la prétendante… On parlera également d’elle comme potentiel tête de liste d’un Parti Socialiste élargi pour les européennes comme d’un énième soutien à Emmanuel Macron mais finalement, plus d’intentions que d’actions sont à constater….
Comme on dit toujours en politique, on n’est jamais mort, surtout quand on a ça dans les veines, pas forcément comme le disait de façon vacharde son ex-rivale Valérie Trielweiler : « François Hollande et Ségolène Royal sont tous deux assoiffés de pouvoir et prêt à tout pour le conserver » mais plutôt comme « combat d’une vie », du goût de conquérir de nouveaux territoires, de penser servir le « bien public » et d’avoir le sentiment de penser que la vie publique est la meilleure vitamine pour survivre dans un pays qui aime autant la politique qu’il la fustige…
On imagine mal Ségolène Royal, bientôt grand-mère, préférer se retirer des affaires pour tricoter des pulls mais plutôt aspirer à mener de nouveaux combats dans ce vaste patchwork qu’est le monde politique. Une sorte d’« Eternitude » pour employer un néologisme qu’elle seule sait inventer….