Quand on parle de Milly la Forêt, on pense tout de suite … à la menthe, bien sûr.
Mais Milly la Forêt abrite bien d’autres trésors, qui méritent une visite.
La Halle
Milly la Forêt, où est-ce ?
Milly la Forêt est une commune de l’extrême sud-est de l’Essonne, limitrophe de la Seine et Marne, au cœur du parc naturel régional du Gâtinais français.
Son environnement est typique du Gâtinais :
- située dans une vallée, celle de l’Ecole (affluent de la Seine),
- entourée de forêts (forêt de Milly, massif des Trois Pignons) sur les terrains pauvres et peu exploitables. Ceux-ci ont pour assise une grande épaisseur de sables blancs contenant des bancs de grès ; c’est le faciès typique « de Fontainebleau » (milieu de l’ère tertiaire, étage géologique du Stampien). Notons que ces sables siliceux très purs furent utilisés pour la porcelaine et l’optique. Le grès trouve son usage dans la construction des bâtiments locaux, ainsi que la fabrication de pavés et de bordures de trottoirs.
Surplombée en partie par un plateau calcaire voué à l’agriculture extensive, de même faciès que la Beauce qu’il prolonge (mais entaillé par les vallées des rivières).
Milly la Forêt dans l’histoire
L’histoire de Milly la Forêt remonte très loin dans le temps, en témoigne le menhir du Paly, sur le plateau. Un bourg gaulois y aurait été fondé, et à l’époque gallo-romaine la cité se développa comme un carrefour de voies commerciales.
Le Moyen Âge fut riche en évènements : Dagobert 1er y fut sacré roi, puis le bourg connut un développement important, situé sur d’importantes voies commerciales. Milly connut déjà la célébrité grâce à la culture des herbes médicinales, et ses foires comptèrent parmi les plus importantes d’Ile de France.
Cette vitalité était en partie due à un important quartier juif. C’était une terre de chasse prisée des rois de France, notamment Philippe III dit « le Hardi » et son fils Philippe IV dit « le Bel » (qui en fit don à son chambellan Hugues de Bouville (qui fit construire, à quelques kilomètres sur la route d’Etampes, le château de Farcheville)
L’importance de Milly la Forêt diminua cependant peu à peu, les grandes voies commerciales s’en éloignant.
Un évènement va cependant redonner une certaine place de nœud de communication local à la commune : l’arrivée du chemin de fer, au début du XXème siècle. Le plan Freycinet (voté en 1878), prévoyait un développement « tous azimuts » des voies ferrées, chaque sous – préfecture et même chaque chef-lieu de canton devant être desservi, parfois par des lignes secondaires de faible qualité.
Milly la Forêt fut relié à Etampes, Corbeil-Essonnes (ligne secondaire Etampes – Corbeil via Milly) et Melun. Le transport routier prenant de l’importance, ces lignes peu rentables cessèrent leur activité en 1949. Seule la section entre Maisse et Milly fut exploitée jusqu’en 1953.
Milly n’a pas été épargnée par les guerres des temps modernes : en 1870, des francs-tireurs attaquèrent l’armée prussienne dans la région (à Dannemois, une plaque commémore ces évènements) et les Prussiens établirent une Komandantur à Milly. Pendant la seconde guerre mondiale, un nombre conséquent de prisonniers furent exécutés dans le massif des Trois Pignons, dans la plaine de Chanfroy.
L’après-guerre se montra moins tragique, la commune devint un lieu prisé des personnalités qui y trouvaient un havre de paix, loin des fureurs de la capitale. Jean Cocteau avait ouvert la voie, il y reçut Jean Marais (pas étonnant !) puis Christian Dior s’y installa. Jean Tinguely et Niki Saint Phalle, résidant à Soisy sur Ecole puis à Dannemois, y trouvèrent l’inspiration et le lieu pour construire leur Cyclop.
De nos jours enfin, Milly reste un lieu touristique fréquenté, toujours grâce aux herbes médicinales et à son patrimoine.
Pourquoi venir à Milly la forêt ?
Pour son caractère de bourg typiquement francilien (principalement gâtinais) et son bâti bien conservé.
Pour son patrimoine :
La collégiale Notre Dame de l’Assomption, en partie du XIIème siècle
Son château d’origine féodale
Sa superbe halle du XVème siècle trônant au milieu d’une belle grande place
La maison de Jean Cocteau, son musée et son portail roman
L’émouvante chapelle Saint Blaise des simples, du XIIème siècle, décorée par Jean Cocteau qui y repose ; elle est entourée d’un petit jardin des « simples », nom donné aux herbes médicinales (on n’utilisait ces plantes séparément, d’où le nom de simples).
Les lavoirs sur l’Ecole
Le menhir du Paly, sur le plateau.
Les randonnées en forêt des Trois Pignons et sur les sentiers de grande randonnée qui passent par la commune, ainsi que les chemins de randonnée départementaux.
Le conservatoire national des plantes à parfum, médicinales, aromatiques et industrielles.
Et quelques achats de menthe et autres herbes aromatiques et médicinales !
L’imposant colombier, vestige du domaine du Moustier de Péronne
Les villages environnants, dans la vallée de l’Ecole : Dannemois, village pittoresque et son superbe château XVIIème siècle au parc magnifique, Dannemeois, son église romane et les souvenirs de Claude François, Soisy sur Ecole et sa verrerie.
L’espace culturel Paul Bédu et sa collection de gravures et peintures.
Dans l’espace Paul Bédu, peut-être aurez-vous la chance de voir la célèbre toile « Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique », d’un certain Boronali. Cette toile, décrite à son époque comme la première œuvre abstraite, est en fait le fruit d’un canular monté par Roland Dorgelès pour ridiculiser les critiques d’art modernistes. En fait, un pinceau fut attaché à la queue d’un âne et trempé dans plusieurs pots de peinture. Les mouvements de la queue de l’âne firent le reste. Boronali est un anagramme de « Aliboron », l’âne de Buridan. Ce canular déclencha un énorme scandale au début du XXème siècle.
Une autre œuvre emblématique de Milly la Forêt se situe dans le massif des Trois Pignons : c’est l’imposant et irréel Cyclop. Il fut conçu dans les années 80 par le plasticien suisse Jean Tinguély, spécialiste des œuvres cinétiques (voir sa fondation à Bâle, en Suisse) et sa compagne et plasticienne franco-américaine Niki Saint Phalle (célèbre pour ses « nanas » colorées et rebondies), installés dans la région et aidés par leurs amis du mouvement « néo-réalisme » (notamment Daniel Spoerry, César, Arman, Jean-Pierre Raynaud …).
Ce monstre, haut de 22 mètres, s’anime régulièrement. Il fut construit sans autorisation officielle, mais fut donné à l’état français en fin de construction, pour être entretenu et ouvert au public. Il contient des réalisations de plusieurs artistes contemporains.
Tout cela vous a – t – il convaincu de visiter Milly la Forêt ?
Alors n’hésitez pas, VENEZ !
Le Colombier
Le Centre Culturel